Cameroun: Apaiser les tensions liées à l'eau dans l'Extrême-Nord

Les eaux du fleuve Logone ont inondé le district de Kousseri, dans l'Extrême-Nord du Cameroun (photo d'archives).

Prendre en compte le changement climatique dans la réponse aux défis sécuritaires et humanitaires de l'Extrême-Nord du Cameroun, c'est le plaidoyer de l'organisation International Crisis Group, dans un récent rapport.

La région la plus septentrionale du Cameroun est endeuillée depuis une décennie par des attaques récurrentes de factions issues de Boko Haram. Mais l'Extrême-Nord connaît aussi depuis 2021 des épisodes de violences entre communautés d'éleveurs et de pêcheurs/agriculteurs pour l'accès aux eaux du fleuve Logone.

« La colère générée par le conflit de 2021 est toujours palpable dans le département du Logone-et-Chari », selon International Crisis Group.

Il y a trois ans, en cinq mois, le cycle d'attaques a fait, officiellement, une centaine de morts, et cent mille déplacés.

D'un côté, la communauté des Arabes Choa, majoritairement éleveurs, de l'autre, les Mousgoum, majoritairement pêcheurs et agriculteurs.

Au coeur des tensions, l'accès à l'eau et aux terres fertiles, de plus en plus rares dans une zone sahélienne où les températures augmentent plus vite qu'ailleurs : l'intensification des épisodes de sécheresses et d'inondations combinée à la hausse des températures accentue le risque général de voir la situation à nouveau s'embraser entre communautés, selon ICG.

Depuis ces violences de 2021, International Crisis Group parle d'un « calme précaire » ponctué de violences qui éclatent parfois « entre d'autres groupes ethniques de la région », toujours pour l'accès aux ressources naturelles.À lire aussiCameroun: un an après les violences, l'apaisement gagne le Logone-et-Chari

lnternational Crisis Group plaide pour une réponse « multiforme » avec une multiplication des systèmes locaux d'alerte précoce pour prévenir les violences, dans lesquels pourraient participer les femmes, les jeunes, les autorités morales locales.

Une réforme aussi du cadre règlementaire de l'accès à la terre et à l'eau. Et la prise en compte du défi climatique dans les projets de développement et notamment dans le Programme spécial de reconstruction et de développement de la région, annoncé par le gouvernement.

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